Moment d’absence

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Mea culpa. Sorry. Es tut mir leid. Mes confuses.

C’est à cause de moi que ce blog dort depuis des semaines, sans nouvel article. C’était mon tour, c’est donc le mien qu’on attend. Mais là, ce coup-ci, pouvais pas. Pouvais plus. Ce n’est même pas une question de « prendre le temps que je n’ai pas », c’est bien au-delà.

Il a fallu que je me pose quelques instants pour comprendre ce qui m’arrivait et arriver au constat simple qu’en 12 mois de temps j’ai enchaîné : mariage, FIV, grossesse, gros soucis de boulot, accouchement, prud’hommes et licenciement économique. Par parfaire ce marathon à l’approche des J.O, j’ai rajouté il y a quelques semaines un nouveau job. Epilogue heureux de l’histoire mais tout aussi éprouvant. L’explication de cette sensation étrange et inconnue qui me parcourait est finalement évidente : la cuve est pleine.

La mienne. Celle de mes émotions, de ce que je suis capable de gérer à la fois et d’encaisser à la suite. Mon corps a dit « c’est trop », ma tête « assez! ». Je suis tout simplement vidée, épuisée. Chaque émotion qui me traverse est une de trop, capable de faire trembler à tout moment le baril de larmes que je retiens tant bien que mal. La fatigue y est pour beaucoup, évidemment : les nuits hâchées, les journées doubles de working girl et de maman… La roue commence heureusement à tourner, enfin. Les zones d’ombre s’estompent petit à petit. Un mari super, un bébé magnifique, un appart un moi, un nouveau job qui me plaît…

« Mais t’as tout pour être heureuse! » me répète cette voix dans ma tête. « Mais je le suis!!!! » ai-je envie de lui crier. Ce n’est pas le problème. C’est toute l’absurdité de la chose et ce qui rend si difficile cet état à comprendre pour l’entourage. J’ai les nerfs à fleur de peau des épreuves traversées en un an à peine. Voilà tout. « Tu as gérer comme un chef! ». « Tu es une superwoman de toute façon! ». Des compliments qui me touchent, si loin de la réalité. Oui j’ai « géré », bien sûr. Avais-je le choix ? J’ai puisé au fond de moi la plus infime parcelle d’énergie pour que chaque galère ne soit qu’un mauvais moment à passer. J’ai un bébé à assumer, un appart à payer, un couple à préserver. Ce qui pourrait sembler des chaînes qui me lient pieds et poings ont été au contraire mes moteurs, ma rage de vaincre les instants difficiles. Aujourd’hui pourtant, je n’ai qu’une envie : rendre ma cape et mes collants. Usés, déchiquetés, la bataille a été rude. Bien sûr que ça en valait la peine, bien sûr qu’un jour tout cela ne sera qu’un mauvais souvenir, bien sûr. Mais en attendant ?

En attendant je rêve d’une longue trêve, de paix intérieure, de sérénité. De soleil au boulot, à la maison et sur mon compte en banque. Un cadeau de Noël ? Un voeu pour la nouvelle année ? Du temps pour pouvoir, enfin, profiter des bonheurs qui m’entourent. Pour réparer aussi les pièces cassées, changer la résistance et me sentir à nouveau séduisante, solide, battante.

Car à chaque nerf qui craque, à chaque larme qui perle, la culpabilité m’envahit. En prime. De quoi me plaindre? Mais je ne me plains pas. Pourquoi être toujours insatisfaite ? Mais je ne le suis pas. Le paradoxe est là : je ne veux rien changer, je veux simplement avoir le droit d’en profiter ! Sans être en proie à l’angoisse du lendemain, à la méchanceté, à l’hypocrisie. Remplacer « se battre et affronter » par « admirer et savourer ».

2014, année de la sérénité. De la tranquilité. Carpe Diem telle est ma résolution.

Cela ne signifie pas que les douze mois à venir seront de tout repos… Il me reste en effet un peu (beaucoup) de travail à faire sur moi-même pour :

– arrêter de culpabiliser en partant du bureau pour courir à la crèche alors que j’ai déjà fait une journée de 9h30 payé 8

– arrêter de culpabiliser quand mon bébé est le dernier à quitter la crèche le soir

– arrêter de culpabiliser quand je me sens comme un poisson dans l’eau en réunion et que je n’ai même pas pensé à babychou une seconde pendant 2h

– arrêter de culpabiliser quand je dis « non » à quelqu’un parce que j’ai déjà dit « oui » à 10 autres personnes et que je ne sais même pas comment je vais faire pour tout caser sur un we

– apprendre à dire non

– apprendre la tranquilité

– apprendre la sérénité (ça fera du bien à Chéri-Chéri qui me supporte toute l’année…)

Mouais… Elle semble bien chargée cette nouvelle année !

Lily

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